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LES GRANDS NOMS DU JAZZ (12)

STEPHANE GRAPPELLI (1908/1997)

Le violon élégant et… swinguant

Le violon, instrument à faible volume sonore, a longtemps été peu présent dans le monde du jazz. Au milieu des années 20, lorsque le jazz apparaît, la trompette et les saxophones occupent le devant la scène. Mais, dans les années 30, en France, grâce à Stéphane Grappelli, une idylle durable va naitre entre le fragile instrument à quatre cordes et le monde du swing. En 1934 il fonde, avec Django Reinhardt* à la guitare, le mythique « Quintet du Hot Club de France » : trois guitares, une contrebasse et un violon. Que des cordes frottées ou pincées ! Pas d’instrument à vent ! Pas de batterie ! Les solistes sont Django et Stéphane. Les 3 autres musiciens les accompagnent sans prendre de chorus. Pendant plusieurs années, en concert comme dans ses enregistrements, ce quintet triomphe en France et dans toute l’Europe. Il marie miraculeusement et de manière originale la tendresse des mélodies populaires avec un rythme nouveau venu d’Amérique : le swing!
Grappelli est mort à 89 ans. Il s’est produit en public pratiquement jusqu’à ses derniers jours. Sa très longue carrière est étonnante. A plus d’un titre.
Enfance pauvre et difficile. Son père est un immigré italien. Sa mère meurt lorsqu’il a 4 ans. Son père réussit, difficilement, pour ses 12 ans, à lui acheter un violon (de piètre qualité). Qu’il commence à pratiquer quasiment en autodidacte. Il joue comme on dit, « d’oreille ». Il a « l’oreille absolue ». Dans une interview il évoque ainsi cette question : « Si j’avais appris le violon au conservatoire je ne pourrais pas jouer à ma façon. C’est ce qui m’a permis de faire des écarts ! D’être libre.»
Pour gagner un peu d’argent il interprète des « chansonnettes » dans les cours d’immeubles de Montmartre. Il apprend aussi, tout seul, le piano. Et très vite, le plus souvent au piano justement, il se produit dans la fosse d’orchestre de cinémas muets**, dans des salons de thés ou dans des bars d’hôtels et même parfois dans des bordels dont on l’expulse à cause de son jeune âge. Petits boulots. Vie de bohème.
A 20 ans il devient professionnel dans des orchestres parisiens aux côtés de talentueux jazzmen français. C’est dans ce contexte qu’il rencontre Django Reinhardt et qu’en 1934 il crée avec lui le fameux Quintet à Cordes. En dehors du Quintet, il est très sollicité pour des concerts et enregistrements avec des grands noms du jazz américain de passage à Paris. Lorsque la guerre est déclarée le Quintet joue à Londres. Django Reinhardt rentre précipitamment à Paris mais Stéphane reste dans la capitale anglaise jusqu’à la fin du conflit. Il joue dans des restaurants et des grands hôtels. Il découvre et engage dans ses orchestres des jazzmen anglais. Certains deviendront célèbres. En 1946 Stéphane retrouve Django à Londres et pour fêter leurs retrouvailles ils enregistrent une incroyable version « jazzifiée » de La Marseillaise sous l’intitulé « Echoes of France ». Il rejoue quelques fois encore, avec le génial gitan, notamment au Festival de Jazz de Nice en 1948 et ce, jusqu’au décès de Django en 1954.
Pour le reste de sa carrière, malgré quelques graves soucis de santé et une traversée du désert d’une dizaine d’années (pendant laquelle il travaille à nouveau pour des thés dansants et dans des bars d’hôtels de luxe !), il devient un véritable globe-trotter: concerts, entre autres, en Italie, GB, USA et… Paris, son point d’ancrage. A partir du milieu des années 60 sa carrière devient définitivement vraiment exceptionnelle : moult concerts et enregistrements superbes. Il aura promené son violon « magique » dans le monde entier, soulevant auprès de publics divers un enthousiasme qui n’a jamais faibli. Admiré par les plus grands jazzmen et… par des musiciens classiques! Comme le célèbre violoniste concertiste Yehudi Menuhim qui était émerveillé par sa manière d’improviser et qui a souhaité enregistrer et donner des concerts avec lui. De nombreuses émissions de télévision ont montré Menuhim fasciné par la facilité avec laquelle Grappelli improvisait de manière époustouflante. A son grand désespoir, Menuhim à l’immense technique académique, n’arrivait pas à swinguer et à improviser!
Stéphane Grappelli n’a jamais respecté les frontières, il a mêlé sans scrupules la tradition classique, les chansons d’avant guerre, les standards du jazz, les effusions tsiganes et le swing américain dans une musique lumineuse et sensible. Son art est essentiellement celui de la paraphrase aérienne et souriante. Étourdissant et simple, espiègle ou tranquille, Stéphane Grappelli est l’incarnation de l’élégance musicale… swinguante.
Grappelli a inspiré une nouvelle génération de magnifiques violonistes de jazz français. Comme Jean Luc Ponty et Didier Lockwood qui vénéraient Grappelli. Bien que pratiquant tous deux un jazz très moderne et au violon électrique (Stéphane lui a toujours joué du violon acoustique), il les a aidé, conseillé, parrainé.
Excellent compositeur Grappelli a écrit de superbes musiques pour deux films célèbres : « Les valseuses » et « Milou en mai ».

Pierre-Henri Ardonceau

* Un portrait de Django Reinhardt a été publié dans la rubrique « Les grands noms du Jazz » du 2 février 2024.
** Le cinéma ne deviendra parlant qu’en 1927.

LES GRANDS NOMS DU JAZZ (12)

ELLA FITZGERALD (1917/1996)

La diva du jazz, reine du « scat ».
Son père a déserté le foyer familial et lorsque sa mère meurt Ella Fitzgerald a 15 ans. Orpheline elle est placée en maison d’éducation. Pendant la grande dépression économique des années 30 elle vit d’expédients dans les rues de Harlem. Mais elle a deux passions qui lui font oublier son pauvre quotidien: la danse et le chant. Chant qu’elle a pratiqué toute jeune dans une église méthodiste. A l’époque de nombreuses salles de spectacle d’Harlem organisent des « amateurs nights » (« radio crochets »), où le public est impitoyable avec les candidats.
A 17 ans elle se présente à l’un de ces concours au prestigieux Apollo Theater de New-York. Elle s’est inscrite en catégorie danseuse. Au dernier moment elle décide finalement de concourir comme chanteuse! Mal fagotée, l’allure un peu gauche, Ella est pétrifiée d’angoisse. Le maître de cérémonie sarcastique l’accueille en raillant ses vêtements : «Mais qui t’a fringuée comme ça, ma chérie ?».
Et pourtant… contre toute attente elle gagne! Dès sa première prestation publique le pouvoir magique de sa voix s’est révélé !
Dans la salle, le manager de Chick Webb (qui dirige un big band ultra populaire à Harlem) est enthousiasmé. Il convainc Webb d’engager Ella comme chanteuse de son grand orchestre. Pour régler des problèmes juridiques liés à son statut d’orpheline, Chick Webb et sa femme décident de l’adopter.
Un véritable conte de fées débute… Concerts, enregistrements, émissions de radio : Ella et l’orchestre jouent beaucoup.
La carrière d’Ella est lancée. Elle sera extraordinaire.
En 1938 premier tube : « A-Tisket, A-Tasket », une comptine enfantine qu’Ella métamorphose, sur un rythme de boogie-woogie, en un monument de drôlerie et de swing enjoué. Le disque se vend à plus d’un million d’exemplaires. Hollywood lui fait interpréter ce thème dans un navet, « Les deux nigauds cow-boys ». Mise en scène ridicule, mais elle chante très à l’aise et avec humour son tube dans un autobus empli de cow-boys d’opérette. Rayonnante. Séquence culte pour les internautes jazzfans…
En 1939 C. Webb meurt. Les musiciens demandent à Ella de diriger l’orchestre. Elle a 22 ans et accepte cette lourde et complexe responsabilité. Qu’elle va assumer pendant 4 ans.
En 1942 l’orchestre est dissous. La période est économiquement difficile pour les « big bands ». Elle signe, en solo, avec le label réputé Decca, pour lequel elle enregistre avec succès de nombreux albums. A la fin des années 1940, elle est programmée par le producteur blanc Norman Granz dans le cadre de prestigieux concerts intitulés Jazz at the Philharmonic (JATP), présentés en plein air dans le grand auditorium philarmonique de Los Angeles. L’objectif de Granz est de faire sortir le jazz des clubs et de lui donner une plus grande exposition populaire. Avocat progressiste, luttant contre la ségrégation, Granz utilise ces concerts pour combattre le racisme en faisant côtoyer musiciens blancs et noirs. Autre audace pour l’époque, il compose ses plateaux en faisant jouer ensemble des jazzmens pratiquant le style swing (le jazz « classique ») et le be-bop (le jazz moderne). Les intégristes du « vrai » jazz fulminent… Mais le grand public adhère à la démarche. Ella maîtrise parfaitement les deux styles.
En 1955 Granz lui propose de devenir son manager exclusif (pour concerts et enregistrements). Il veut qu’elle devienne une vedette internationale. Pari très vite totalement réussi. Il a veillé sur elle jusqu’à son décès. Il lui offre des conditions de vie et de « travail » exceptionnelles. Ella devient une star mondiale, ultra-populaire bien au-delà du petit monde des jazzfans.
Elle est heureuse de vivre, toujours souriante. Son art vocal s’épanouit encore. Ses concerts sont éblouissants. Elle élargit son répertoire au-delà des thèmes habituels de jazz. Elle s’approprie de manière flamboyante les mélodies des grands noms de la musique populaire américaine (Cole Porter, Gershwin…). Sur scène elle improvise de manière sidérante. En scattant. Le scat est un style vocal propre au jazz, dans lequel les paroles sont remplacées par des onomatopées. Ella scattait comme un saxophoniste… Impressionnant et inoubliable…
Ni alcool, ni drogues dures. Ella avait un seul défaut : sa forte addiction aux sucreries. Son diabète lui fut fatal: elle devient aveugle et est amputée des deux jambes quelques temps avant sa mort. A 79 ans.

Pierre-Henri Ardonceau

LES GRANDS NOMS DU JAZZ (11)

DJANGO REINHARDT (1910/1953)

LA MARSEILLAISE EN JAZZ !

Django Reinhardt est né dans la caravane de ses parents. Les Reinhardt, musiciens manouches, voyagent. Beaucoup. Tradition oblige. Belgique, Algérie, Italie… avant de se fixer dans la banlieue parisienne. Tout jeune Django joue « d’oreille » du banjo. Son banjo est de qualité médiocre mais son étonnante virtuosité (déjà !) lui permet de faire oublier à ceux qui l’écoutent la piètre sonorité de son instrument. Il devient vite très demandé dans le monde des orchestres musettes, engagé par des accordéonistes qui jouent dans les dancings et bals parisiens populaires des années 20.
Django ne sait ni lire ni écrire. Lorsqu’il enregistre en 1928 son premier disque, l’étiquette du 78 tours mentionne… « Jiango Renard » au banjo ! En cette même année 1928 Jack Hylton célèbre chef d’orchestre anglais l’engage pour une tournée en GB.
Quelques jours avant le départ de la tournée un grave incendie se déclare dans sa roulotte. Les conséquences sont dramatiques: une jambe très abîmée (amputation évitée de justesse) et deux doigts (l’annulaire et l’auriculaire) de sa main gauche mutilés définitivement. Dix huit mois d’hôpital et de clinique, alité, pendant lesquels il s’acharne à rééduquer sa main gauche afin de réussir à jouer de la guitare. Instrument qu’il adopte (et pour toujours…) pendant son hospitalisation. Surdoué, il « invente » sur son lit de douleurs un jeu totalement personnel, sidérant, fluide et agile basé sur des doigtés non-académiques. Jeu adulé par tous les grands guitaristes du monde, toutes générations confondues, qui le considèrent comme un « Guitar Hero ».
En 1930 guéri, rêvant de soleil, il s’installe à Toulon. Port festif où il est immédiatement recruté dans moult orchestres de bals.
En 1931 un peintre toulonnais lui fait découvrir Louis Armstrong et Duke Ellington. Choc. Django est bouleversé par la découverte de la musique de jazz. Très vite, en différents contextes, il adopte un jeu de guitare où il intègre, de manière originale, le balancement rythmique propre au jazz : le swing.
En 1933, avec le talentueux violoniste Stéphane Grappelli, rencontré quelques mois auparavant, il fonde le fameux « Quintet à cordes du Hot Club de France ». Formule originale: trois guitares, une contrebasse et un violon. Pas de batterie. Du jazz sans batteur ! Le rôle du batteur est assuré par deux guitaristes rythmiques qui « font la pompe » (et ne prennent jamais de solos!)… Solistes: Django et Stéphane. Eblouissants. Ils ont découvert ensemble avec ravissement que les sonorités du violon et de la guitare s’entremêlent en une étonnante harmonie.
Pendant plus de dix ans le Quintet du HCF triomphe (et pas seulement en France). Les concerts font le plein partout et les ventes de disques sont importantes. De nombreux grands du jazz américain de passage à Paris pendant les années 30 sont ravis d’enregistrer avec Django.
Pendant la guerre Grappelli est à Londres et Django à Paris où son statut de vedette le protège. De hauts dignitaires de l’armée allemande apprécient sa musique et son « tube » Nuages. Mais à la différence de quelques grands noms français du spectacle il ne collabore pas.
A la fin de la guerre Django et Stephane se retrouvent en studio à Londres. L’ingénieur du son leur demande de jouer quelques notes pour effectuer ses réglages. Spontanément ils jouent et improvisent sur la Marseillaise… Cette improvisation ne faisait pas partie du programme des thèmes prévus pour cette séance… Sur internet on peut écouter cette surprenante Marseillaise sous l’intitulé « Echoes of France ». Démonstration éclatante que les grands jazzmen peuvent improviser et swinguer à partir de n’importe quel matériel thématique !
Invité en 1946 par Duke Ellington pour une tournée aux USA Django revient au bout de quelques mois déçu, pour de très nombreuses raisons, par son expérience américaine. Venu sans sa guitare il pensait que les fabricants américains de l’instrument se précipiteraient pour lui en offrir une… Que nenni… Pour un important concert avec Ellington au Carnegie Hall il arrive très en retard à la toute fin du concert. Grande colère de Duke. Django avait rencontré Marcel Cerdan dans un bar. En fêtant de manière un peu trop arrosée ces retrouvailles il avait oublié l’heure du concert!
A son retour des USA son caractère fantasque et ses foucades nuisent à sa carrière qui devient imprévisible et chaotique. Il ne joue que quand il en a envie… mais toujours aussi bien. Il n’honore pas certains contrats. Son imprésario s’arrache les cheveux.
Il se retire à la campagne et passe ses journées à jouer au billard et à aller à la pêche. Mais en 1953 il surprend une fois de plus le petit monde du jazz en enregistrant un superbe disque de… jazz moderne ! Quelques mois avant de décéder d’une congestion cérébrale. Un génie de la guitare disparaissait: à 43 ans…

Pierre-Henri Ardonceau

LES GRANDS NOMS DU JAZZ (10)

BILLIE HOLIDAY (1915/1959)

BILLIE HOLIDAY (1915/1959)
Légende du jazz vocal au destin tragique
Née dans une Amérique raciste où il ne faisait pas bon être femme, noire et pauvre, Billie Holiday a chanté ces malédictions avec une sensibilité émouvante. Misère, viols, prostitution, drogues, prison… ont jalonné son existence. Mais sa courte vie (elle est morte à 44 ans) ne peut se résumer à cette litanie d’épreuves. Elle fut une chanteuse exceptionnelle. Profondément originale. Une voix authentique, vibrante, sensuelle, puissante et expressive. Une voix déchirante, riche de son humanité et… de ses imperfections. Elle ne chantait pas comme les autres chanteuses célèbres de son époque. Elle n’a jamais « scatté » (manière de chanter par onomatopées qui était la spécialité d’Ella Fitzgerald).
Sa mère a 13 ans lorsque nait Eléonora Fagan, son véritable patronyme… Eléonora ne choisira qu’à l’âge de 15 ans son nom de scène : Billie Holiday. Son père, musicien, est peu présent (euphémisme…). Toute jeune elle travaille dans un bordel et est violée à 13 ans. « Même une putain ne doit pas être violée » écrira t’elle dans son autobiographie. Elle rêve d’être danseuse. Fiasco. Mais à 15 ans dans un petit club où elle fait le ménage le patron lui propose de chanter, payée « au chapeau »: son grain de voix et son « phrasé » singuliers plaisent et lui rapportent ses premiers cachets. Elle admire alors Louis Armstrong et Bessie Smith, ses premières influences. Sa réputation grandit dans les boîtes d’Harlem. A 18 ans elle est la maîtresse de Benny Goodman, très célèbre à l’époque. Il l’engage dans son orchestre, avec l’appui de John Hammond prestigieux impresario des années 30. Dans la foulée, suivent des enregistrements où elle révèle son étonnant talent à métamorphoser des petites ritournelles populaires en moments d’émotions swingués. En 1935 elle a tourné dans un court métrage de Duke Ellington « Symphony in Black ». Elle y joue le rôle d’une prostituée maltraitée par son souteneur. Une situation qu’elle a vécue…
En 1937 elle devient pendant un an la chanteuse vedette du Big Band de Count Basie. C’est elle qui choisit son propre répertoire avec des thèmes évoquant pour nombre d’entre eux sa vie de femme malheureuse, malchanceuse et mal traitée. Après Basie elle est embauchée par Artie Shaw, très populaire à l’époque. Tous les musiciens du groupe sont blancs… Elle devient ainsi l’une des toutes premières chanteuses noires à faire une tournée avec un orchestre blanc. Dans le sud des USA, ségrégationniste, à plusieurs reprises elle doit rester enfermée dans son hôtel « pour noirs » sans pouvoir chanter. La réflexion d’un patron de club «pas de négresse chez moi » la révolte. Dépitée elle quitte A. Shaw.
Entre les tournées avec les grands orchestres elle s’impose comme figure majeure du jazz new-yorkais. Elle se produit régulièrement dans les clubs d’Harlem avec Lester Young, génial saxophoniste ténor dont le style intimiste s’accorde parfaitement avec le sien. L.Young, avait surnommée Billie « Lady Day ». Il restera son ami de coeur dans une relation platonique qui perdura jusqu’à la mort du saxophoniste.
En 1939 elle rencontre un poète, Abel Meeropol, qui lui propose de chanter un de ses textes: « Strange Fruit » (Fruit Etrange). Réquisitoire puissant et bouleversant contre les lynchages que subissent les afro-américains. Le fruit étrange c’est le corps, pendu à un arbre, d’un noir qui vient d’être lynché par le Ku Klux Kan. L’interprétation de Strange Fruit par Billie au célèbre Cafe Society de New York (où elle est engagée pendant 9 mois) rencontre un énorme succès. Ce thème est devenu emblématique dans la carrière de Billie.
Durant les années 40, Billie Holiday trône au zénith de sa carrière, mais sa vie personnelle est en lambeaux. Elle a obtenu de lucratifs contrats d’enregistrement avec de prestigieux labels. Elle a de nombreux engagements pour des concerts et tournées. Mais ses importants revenus sont consacrés principalement à deux choses : entretenir ses nombreux compagnons (souvent malveillants et brutaux) et se procurer de la drogue… En 1941 elle tourne, aux côtés de Louis Armstrong, dans le film « New Orleans ». Mais dans ses superbes mémoires (Lady Sings The Blues) elle s’indigne : on lui a confié un « rôle de boniche »!
Dans les années 50, sa carrière connaît quelques hauts et, beaucoup, de bas. Ses addictions (alcool et drogues dures) de plus en plus fortes la rendent imprévisible. Mais quand elle se ressaisit sa voix est toujours aussi envoûtante.
En France en 1958 son dernier passage à l’Olympia est catastrophique. Mais dans un petit club parisien après l’Olympia elle chante toute la nuit de manière pathétique devant, entre autres, Francoise Sagan et Brigitte Bardot… fascinées.
Sa santé devient de plus en plus fragile. Billie meurt en 1959 sur un lit d’hopital de NY devant un policier venu l’inculper pour détention d’héroïne!

Pierre-Henri Ardonceau

18/05/2024 -Trio Julien GRASSEN BARBE aux Rencontres PAU JAZZ

  • Julien GRASSEN BARBE (Piano)
  • Sebastien. Bacquias (Contrebasse)
  • Fabien. Duscombs (Batterie)

Julien GRASSEN BARBE

Né au pied des montagnes dans une famille franco-israélienne, petit-fils d’un trapéziste, filleul de Robert Kaddouch avec qui il apprend le piano, Julien Grassen Barbe est musicien de jazz. Formé à la musique classique, diplômé du conservatoire des Hautes-Pyrénées dont il est originaire, auteur-interprète- compositeur, il est aussi ethnomusicologue, spécialiste des musiques juives, élève d’Hervé Roten, diplômé de l’université de Bordeaux. Julien Grassen Barbe est l’auteur d’un livre intitulé « Ode à la lune » illustré par le calligraphe Frank Lalou, publié aux Éditions de l’improbable. Il tisse en français ses poèmes à la liturgie hébraïque. En 2016, un voyage à New York le marque profondément. C’est l’occasion de jam-sessions dans les clubs, au Smalls, au Mezzrow, de leçons qu’il a la chance de recevoir de quelques uns de ses musiciens préférés, Aaron Parks, Aaron Goldberg, Barry Harris.
De retour en Europe, il produit en 2017 avec son ami Ozédo un album de beatmaking orienté hip hop, « O.N. ». On peut y entendre le emcee de Saint-Louis Black Spade, le rappeur californien Donel Smokes, Dj Skillz. Entre 2014 et 2016, il explore la pop et l’univers des musiques électroniques, invité par les groupes Chateau-Marmont et Exotica a collaboré en tant que claviériste à plusieurs albums chez Sony. C’est dans ce cadre qu’il se rapproche de Julien Galner, producteur, fondateur du label H.I.D.D. (l’Histoire Inconnue Du Disque) qui lui propose en 2019 d’élaborer un disque de jazz. Engagé par le chanteur Sylvain Duthu, il fait un détour par le théâtre. Ils iront en équipe au festival des FrancoFolies à La Rochelle. Au printemps 2020, le pianiste Julien Grassen Barbe retrouve à Paris son complice le batteur Fabien Duscombs qui lui présente le contrebassiste dijonnais Sébastien Bacquias. Ils entrent en studio pour enregistrer « Loup vert », un projet traversé par l’impressionnisme, le cinéma, les mathématiques, le be-bop et les musiques dites improvisées. La plupart des pièces sont écrites par Julien Grassen Barbe, mêlant univers acoustique, électrique et électronique. « Loup vert » verra le jour le 17 février 2023, actuellement disponible sur toutes les plateformes musicales. Actuellement, Julien Grassen Barbe travaille à la composition d’un recueil de poèmes, un abécédaire de l’hébreu, à l’écriture d’une série de nouvelles pièces musicales pour son trio parisien. Il enseigne le piano en parallèle.

Fabien DUSCOMBS

Fabien Duscombs, batteur et percussionniste, est un musicien autodidacte emblématique de la scène des musiques improvisées Toulousaines.
Il fonde en 1996 le CUF (Complot Ultra Frêle), collectif Toulousain de « musiciens fortement préoccupés par la canalisation et l’épanouissement de leur créativité », aujourd’hui dissout.
Attaché au jeu en collectif, il donne beaucoup d’importance aux projets de groupe. Il est très impliqué au sein de Freddy Morezon, notamment en tant que membre de Cannibales & Vahinés, le Tigre des Platanes, Singe de l’Encre, Fish From Hell ou encore Bedmakers. Il collabore également régulièrement avec le clarinettiste Sylvain Kassap (duo, trio et sextet Phoenix) et le guitariste Danois Hasse Poulsen.
Il a participé et participe encore à de nombreux projets musicaux comme Whahay, The end, Farm Job, Kazanchis trio, the Tobrogoï, Le Grand Écart du Singe, Rosa Luxemburg New Quintet, et a joué en compagnie de musiciens comme Noel Akchoté, Denis Badault, François Merville, Médéric Collignon, John Tchicai, Paul Rogers, Heddy Boubaker, Sebastien Cirotteau, Mathieu Werchowski, Christine Wodrascka, Olivier Sens, Eugene Chadbourne, G.W. Sok ou Akosh S.… Il travaille aussi avec des artistes éthiopiens tels que la chanteuse Eténèsh Wassié, le joueur de krar Mesele Asmamaw.
Aujourd’hui, il joue également avec Sylvain Kassap et Julien Touéry au sein du trio Kassap-Touéry-Duscombs, ainsi qu’en duo avec le guitariste Hasse Poulsen.

Sébastien BACQUIAS

Sébastien ‘Bakus’ Bacquias compte parmi les figures reconnues et singulières de la scène musicale actuelle de Bourgogne-Franche-Comté. Il base ses recherches et sa musique sur un son brut, conciliant attaques tranchées, touches élégantes et lyrisme fédérateur.
Débarqué à Dijon au début des années 90, il y joue de la basse électrique puis débute la contrebasse classique au Conservatoire de Dijon en 1995 et obtient une Licence de Musicologie en 1996.
Musicien tout terrain, il sillonne les routes avec des artistes comme le rappeur Disiz La Peste (2006-2008) ou la chanteuse Agnès Bill, collabore avec des jazzmen et des musiciens improvisateurs d’envergure tels que Soweto Kinch, Joëlle Leandre, Claude Tchamitchian, Gabor Winand, Bobby Few…
Le contrebassiste fonde ou intègre plusieurs formations de répertoires multiples comme le jazz noise explosif de Fish From Hell avec Marc  Démereau  et  Fabien  Duscombs  (album Moby Dick Wanted! sorti chez Freddy Morezon en 2017), le Rock/Dark Folk de Projet Vertigo puis plus récemment The Mocking Dead Birds avec Daniel Scalliet, le hip- hop de Bakus & Barz ou encore l’éthio-blues du trio avec Etenesh Wassié et Mathieu Sourisseau qu’il rejoint en 2018.
Adepte d’aventures collectives, il intègre en 2009 l’illustre compagnie bourguignonne «26000 couverts» et son cabaret déjanté «L’idéal club». Il travaille et compose depuis 2005 avec la compagnie «Mécaniques Célibataires» devenue «le Bloc»  (dernière  création Le Noyé le plus beau du monde d’après la nouvelle de Gabriel Garcia Marquez). Il pratique l’art du ciné concert et de la BD-concert au sein de Scènes Occupations avec par exemple la création d’ «Un peu de bois et d acier» de Chabouté par l’Etrange K. Saltimbanque dans l’âme, il accompagne souvent en solo jongleurs (À Contre Balles avec Franck Tenot), circassiens et funambules (Cie Underclouds).
Il lui arrive également de réaliser des projets artistiques au sein d’établissements scolaires et écoles de musique, par exemple avec la section bois du lycée François Mitterrand de Château Chinon (creation d’une piece pour machines-outils et contrebasse, conception d’une vielle à roue basse electrique).

20/04/2024 – Jean Pierre DEROUARD Quartet Aux Rencontres PAU JAZZ

Jean Pierre DEROUARD (Trompette – Batterie)
Arnaud LABASTIE (Piano)
David SALESSE (Contrebasse)
Antoine GASTINEL (Batterie)

Jean Pierre DEROUARD

D’origine américaine et vietnamienne Jean Pierre DEROUARD né en 1970 au Vietnam arrive en France en 1971 et dès son plus jeune âge, il a un sens développé pour la musique et notamment le JAZZ.
Très jeune, il démarre par le tambour, la batterie et les percussions classiques, ce qui lui permis d’avoir plusieurs expériences musicales du trio au Big Band en passant par l’orchestre symphonique.
En 1997, il devient le batteur attitré du trio Philippe DUCHEMIN pendant quatre années. Parcourant l’Europe et le monde (FRANCE, BELGIQUE, AFRIQUE, SUISSE, ITALIE , HONGRIE, ANGLETERRE, ROUMANIE, MANILLE, ALLEMAGNE, CHINE, SUEDE, JAPON etc.…), cela ne l’empêche pas de jouer dans différentes formations pour le plaisir d’allier son talent à des noms prestigieux: Dany Doriz , Philippe Duchemin, Claude Bolling big band, Marc Fosset, Alain Mayeras, Pierre Boussaguet, Pete Allen,Chuck Green,Benny Bailley,Phil Harper , Gianni Basso , Ronald Baker, Daniel Huck,Olivier Leveau , Scott Hamilton, Duffy Jackson (ex batteur de BASIE) Yan HARRINGTON, Mandy Gains, Lynda Hoptkins ,Marielle Dechaume , Red Holloway, Rhoda SCOTT, Mark Braud, Topsy Chapman (vue récament dans le film  » 12 années d’esclavage » , Harry Allen , Nicole Rochelle etc…
Il a été remarqué aussi en Espagne par le grand pianiste catalan, Ignasi Terraza, avec lequel il tourne très régulièrement dans toute l’Espagne et également remarqué par la Barcelona jazz orcquestra ( big band de Barcelone) et aussi Tony Sola.
En avril 2006, MANU DIBANGO fait appelle à Jean Pierre DEROUARD, pour l’enregistrement d’un cd en hommage à Sidney BECHET, enregistrement au studio DAVOUT à PARIS. Puis l’engage pour une série de concerts.
Trompettiste autodidacte, Jean pierre DEROUARD, a formé un 4te, un 5te, un 6te et un octet , rendant hommage à un de ses maîtres : LOUIS ARMSTRONG, et a déjà enregistré depuis 2001, plusieurs CD, sous son nom, hommage à LOUIS ARMSTRONG .( voir discographie )
En parallèle il a monté en septembre 2005 son propre big band en tant que batteur, chanteur, trompettiste et show man. Et en 2008 il monte aussi son propre trio en tant que batteur. JEAN PIERRE DEROUARD est considéré par différentes presses spécialisées, comme l’un des meilleurs batteurs swing de sa génération.
Il a également pris quelques cours avec les batteurs JEFF HAMILTON (batteur de DIANA KRALL, et aussi DUFFY JACKSON (ex batteur de HAMPTON ET BASIE). Jean pierre DEROUARD à joué et enregistré un disque avec le trompettiste Nicholas PAYTHON . En 2007, il a joué avec BRAD LEALY (ancien saxophoniste de Harry Connick junior et du big band de BASIE , puis il a fait une tournée en Espagne avec LOU DONALDSON (disciple de CHARLIE PARKER)
En 2008 il joue avec le légendaire et ancien saxophoniste de ART BLAKEY, BENNY GOLSON, il enregistre et joue aussi avec JESSE DAVIS. Egalement il se produit au festival de jazz de SAN SEBASTIEN , avec l’un des anciens saxophonistes de l’orchestre de COUNT BASIE , Frank WESS.En 2008, il remonte son big band, avec cette fois ci un guitariste américain en plus, dans la ligné de Freddy GREEN, pour un répertoire essentiellement basé de thèmes joués par le grand orchestre de Count BASIE.De 2007 à 2014 , il a joué également avec la chanteuse CHINA Moses (fille de Dee Dee Bridgewater) le pianiste RAPHAEL LEMONNIER et le contrebassiste FABIEN MARCOZ , pour les 2 projets « This One’s For Dinah » et « Crazy Blues » , cds sorties sous les fabuleux labels BLUE NOTE et UNIVERSAL MUSIC , avec lequel il a parcouru , la France et l’europe et le monde .

Plus récemment , il a joué au théatre national de Bayonne et à Limoux festival de cuivres , avec le BJO ( la BARCELONA JAZZ ORCHESTRA ) big band dans lequel JP Derouard a réintégré sa place de batteur , avec comme invité le diciple de Dizzy Gillespie , le grand trompettiste JOHN FADIS
Jean Pierre DEROUARD , est considéré d’aprés la press spécialisée , comme l’un des meilleurs batteurs de jazz , de jazz swing de sa génération .
Il joue et à joué récemment , avec Tricia EVY , Anthony STRONG ,Lucienne RENAUDIN VARY ( avec le trio de Philippe DUCHEMIN ), et Leslie LEWIS chanteuse et la chanteuse de la nouvelle orleans : Meschiya Lake-Härm .A JOUÉ , aussi le pianiste roumain Marian Petrescu, et le Célèbre tromboniste de la Nouvelle Orléans : Lucien Barbarin , La Chanteuse et choriste de Yannick NOAH  » entre autre « : Faby Médina .Récemment (2020 – 2021) il joue et avec Philippe Martel et Kristin Marion, Harry Allen, Champian Fulton, Christophe Levan, Hervé Méschinet, Anne Ducros, Georgios Antoniou, Paola Vera, Charlie Dreams.Plus récemment , il a joué au théatre national de Bayonne et à Limoux festival de cuivres , avec le BJO ( la BARCELONA JAZZ ORCHESTRA ) big band dans lequel JP Derouard a réintégré sa place de batteur , avec comme invité le diciple de Dizzy Gillespie , le grand trompettiste JOHN FADIS
Jean Pierre DEROUARD , est considéré d’aprés la press spécialisée , comme l’un des meilleurs batteurs de jazz , de jazz swing de sa génération .
Il joue et à joué récemment , avec Tricia EVY , Anthony STRONG ,Lucienne RENAUDIN VARY ( avec le trio de Philippe DUCHEMIN ), et Leslie LEWIS chanteuse et la chanteuse de la nouvelle orleans : Meschiya Lake-Härm .A JOUÉ , aussi le pianiste roumain Marian Petrescu, et le Célèbre tromboniste de la Nouvelle Orléans : Lucien Barbarin , La Chanteuse et choriste de Yannick NOAH  » entre autre « : Faby Médina .

Récemment (2020 – 2021) il joue et avec Philippe Martel et Kristin Marion, Harry Allen, Champian Fulton, Christophe Levan, Hervé Méschinet, Anne Ducros, Georgios Antoniou, Paola Vera, Charlie Dreams.

Arnaud LABASTIE

Après une solide formation classique, il découvre le jazz et s’y plonge. L’immersion est totale ! Pianiste et organiste, sa belle technique s’allie à un formidable sens du swing et à une rare capacité de construction de l’improvisation qui va crescendo et fascine. Ses sources : Oscar Peterson, Monty Alexander pour le piano, Wild Bill Davis et Jimmy McGriff pour l’orgue. Pédagogue, il est directeur de l’Ecole Municipale de Musique de Tarnos.

David SALESSE

Présent sur la scène Jazz française depuis 1994, David Salesse s’est formé aux cotés des grands maitres du jazz lors de nombreux stages (Lee Konitz, Bergonzi, Marc Johnson, Kenny Werner…) et a peaufiné sa technique instrumentale auprès de Gildas Boclé et Pierre Boussaguet.
Inspiré par les contrebassistes qui ont marqués l’histoire du Jazz (Ray Brown, Paul Chambers, Sam Jones…), David Salesse s’évertue à développer une ligne de basse solide, d’une grande clarté harmonique et rythmique.
Aujourd’hui, il continue à s’investir dans le groupe de Ronald Baker tout en participant à des projets rendant hommage aux « légendes du Jazz » (hommage à Louis Armstrong, Gene Harris et Basie avec Jean Pierre Derouard, Oscar Peterson avec Philippe Duchemin, Dinah Washington avec China Moses et Raphael Lemonnier).

Antoine GASTINEL

Professeur de percussions au conservatoire à rayonnement régional Maurice Ravel de Bayonne-Côte Basque, il est le batteur incontournable du Sud de l’Aquitaine. Il sait mettre son impressionnante technique au service du swing dans l’accompagnement comme dans les solos. Son jeu reste toujours empreint de sa large culture de l’histoire du jazz et d’une profonde admiration des Maîtres : Jo Jones, Sidney Catlett, Sonny Payne, Buddy Rich, Art Blakey, Anthony Williams…

MONTY ALEXANDER

Le 6 juin 1944, Bernard Law Montgomery débarque en Normandie. Le même jour, de l’autre côté de l’océan, en Jamaïque, Mme Alexander donne naissance à un petit garçon qu’elle prénomme Bernard Montgomery en hommage au général libérateur.
Dès 4 ans, il joue déjà à l’oreille pour son entourage de Kingston. A 6 ans, il débute les cours de piano classique mais le solfège, ce n’est pas pour lui et il raccroche très vite ! Il continue d’absorber comme éponge tout ce qu’il entend dont beaucoup de stars américaines. En 1953, il va voir Nat Cole et Louis Armstrong sur la scène du Carib Theater. A 14 ans, suivant les conseils de son mentor Wynton Kelly, il commence à jouer dans les clubs de Kingston. « Je me suis mis à jouer avec d’autres musiciens et à comprendre ce que le jazz veut dire, c’est-à-dire une sorte de conversation entre musiciens » a-t-il déclaré à jazzmania.be
Vers 16 ans, il devient le leader du groupe Monty and the Cyclones. A cette époque, il est aussi pianiste d’accompagnement pour diverses formations et enregistre chez Federal Records, Treasure Isle et surtout au Studio One où il assiste à la naissance du ska. En particulier, il joue pour l’un des pères fondateurs du ska, Ernest Ranglin, dans le groupe Clue J and the Blues Blasters, qui deviendra les Skatalites, le backing band du Studio One, où débutera Bob Marley avec The Wailers…
En 1961, Monty Alexander émigre avec ses parents aux Etats-Unis. Alors qu’il joue dans un club de Las Vegas, il est repéré par Jilly Rizzo, le patron du célèbre Jilly’s Saloon à New York, venu boire un verre en compagnie de… Franck Sinatra ! Direction la Grande Pomme où il accompagne Sinatra (à des matchs de boxe aussi) et joue très vite avec les plus grands au Jilly’s mais aussi au Minton’s et au Club Playboy : Dizzy Gillespie, Clark Terry, Sonny Rollins, Count Basie, Miles Davis (qui lui griffonne son numéro sur une boîte d’allumettes). Il se lie d’amitié avec le vibraphoniste Milt Jackson et le contrebassiste Ray Brown (dans la salle, il se propose spontanément de remplacer son pianiste ivre et c’est le coup de foudre).
En 1964, à 20 ans, il sort son premier album : Alexander The Great chez Pacific Jazz.
On le compare au pianiste canadien Oscar Peterson, dont il partage le jeu vif et brillant. C’est ce dernier qui va le recommander et signer chez le label MPS qui fera définitivement décoller sa carrière à partir de 1971. Monty Alexander participe à l’œuvre tardive de Milt Jackson : Here comes the Sun (1971), We’ve only just begun (1972), Perception (1974).
En parallèle, il sort avec son compatriote Ernest Ranglin : Rass ! (1974), Cobilimbo (1978), Monty Alexander & Ernest Ranglin (1981)
Il adopte le format trio à la même période. En 1976, il monte pour la première fois au festival de Montreux avec John Clayton et Jeff Hamilton pour un concert qui a à jamais marqué les esprits. Il sera ensuite invité plus de 23 fois ! Puis vient son trio Triple Treat avec Ray Brown et Herb Ellis, actifs jusque dans les années 2000 !
En parallèle, il va multiplier les collaborations avec les plus grands de Quincy Jones à Herbie Hancock… En 1987, il participe à la bande son oscarisée du film Bird, hommage à Charlie « Yardbird » Parker. En 1991, il assure la direction artistique de Nathalie Cole dans un album hommage à Cole père, sept fois lauréat aux Grammy Awards. En 1995, il collabore avec Barbara Hendriks sur A Tribute to Duke Ellington.
En 1978, il associe Othello Molineaux, joueur de steel drum, percussion de Trinité et Tobago,  à son trio. « Aux USA, de temps en temps, je me souvenais d’un rythme de la Jamaïque et je demandais aux musiciens de jouer aussi mais souvent ils n’avaient pas ça dans le sent, a-t-il confié à jazzmania.be. La musique de la Jamaïque est vraiment arrivée plus tard car au début je cherchais surtout à assimiler la musique de New-York, à coller à la musique de mes partenaires ».
Il continue ainsi de brasser toujours un peu plus la musique jamaïcaine jusqu’à parfois former de véritables formations reggae avec les albums Jamboree (1994), Yard Movement (1996), Stir it up (reprises de Bob Marley, 1999), Monty Alexander meets Sly and Robbie (2000), Goin’Yard (2001), Rock steady (il remet le couvert avec Ernest Ranglin en 2004), Concrete Jungle (second hommage à Bob Marley en 2006). La plus belle des synthèses de ses multiples identités est peut-être Harlem Kingston Express : Live, nommé aux Grammy Awards en 2011. Ou Rastamonk vibrations (2019) hommage à Thelonius Monk qui a fait le voyage inverse en fréquentant les immigrants jamaïcains dans le quartier de San Juan à New-York.
Monty Alexander aime à rappeler que la devise de la Jamaïque est « E pluribus unm » (de plusieurs, un seul peuple) ; une devise que l’on pourrait aussi appliquer au peuple du Jazz non ?!

Nouvel album : D-Day

L’Album-Day est le fruit d’amitiés croisées t de connivences artistiques entre Monty Alexander et les labels et tourneurs français PeeWee ! et VO Music.
Enregistré principalement au Studio Sextan en octobre 2023, D-Day rassemble la quintessence de deux séances fleuves. On y entend un Monty Alexander plus introspectif qu’à l’habitude, sûr du temps à prendre pour atteindre la note juste, celle qui arrive seulement avec le sentiment de l’assurance.
Avec les jeunes et brillants Luke Sellick et Jason Brown, sa rythmique actuelle, il trouve des partenaires à l’unisson de ses disgressions harmoniques et rythmiques, en fusion totale, et toujours transpercés par le beat entêtant du reggae et le balancement contagieux du swing.

NUIT ANDALOUSE : CHANO DOMINGUEZ & ANTONIO LIZANA 5TET – 9 et 10 février 2024 à 20h

NUIT ANDALOUSE : CHANO DOMINGUEZ &
ANTONIO LIZANA 5TET
Vendredi 9 février 2024 à 20h

Samedi 10 février 2024 – 20 heures
Antonio Lizana (chant/ saxophones)
Daniel Garcia Diego (piano/ claviers/ choeurs)
Jesus Caparros (basse électrique/ choeurs)
Shayan Fathi (batterie)
El Mawi (daRse flamenco, choeurs)
Chano Dominguez (piano)

Navigant entre New York et son Andalousie natale, Antonio Lizana est devenu en quelques années l’un des représentants les plus célèbres du jazz flamenco . Saxophoniste, chanteur et auteur compositeur, il réinvente la tradition en mêlant jazz de haut vol, chant incarné et rythmes ibériques. Ses collaborations avec Arturo O’Farrill et Alejandro Sanz lui ont valu deux Latin Grammy Awards. Déployant autant de passion que de précision, le célèbre pianiste de jazz espagnol Chano Dominguez est un maestro incontournable du flamenco-jazz. Chano s’amuse en virtuose avec Tito Puente, joue avec Herbie Hancock à La Havane, détricote le rythme avec le batteur Jack DeJohnette, partage l’affiche du Lincoln Center de New York avec Wynton Marsalis qui dira même de lui qu’« il est un des dix meilleurs musiciens du monde»…

Billetterie en ligne :
billetterie@tourismepau.fr

Tarif plein : 30 €
Strapontin : 15 €
Tarif réduit* : 15 € pour demandeurs d’emploi, personnes non imposables, bénéficiaires des minima sociaux (RSA, ASS, AI, AAH, ASI), pour les élèves du département Jazz du Conservatoire à Rayonnement Départemental de Pau. Sur présentation d’une pièce d’identité et d’un justificatif.
Tarif jeune** : 8 € pour les moins de 26 ans et les accompagnants de groupe, pour les classes d’Éducation Artistique et Culturelle (EAC) hors parcours « Trajectoire ». Paiement par le biais du Pass Culture accepté. Sur présentation d’une pièce d’identité et d’un justificatif. Carte Hello Pau acceptée.

Si vous ne pouvez pas pas vous rendre au concert, cédez votre place en la proposant (à la vente ou pas) entre particuliers.
Recherchez si quelqu’un empêché propose son billet

Une fois votre place cédée, veuillez vous désinscrire de la bourse d’échanges en cliquant ici

10/02/2024 – JAZZ ET FLAMENCO -11h – Médiathèque André Labarrère – PAU

Dans le cadre de la deuxième saison Internationale de Jazz de Pau, le service culturel de la Ville de Pau en partenariat avec la Médiathèque André Labarrère propose des conférences en lien avec la programmation.
A l’occasion des concerts « Nuit Andalouse » donnés les vendredi 9 et samedi 10 février une vidéo-conférence intitulée :

JAZZ ET FLAMENCO
par Pierre-Henri Ardonceau, Membre de l’Académie du Jazz et de la rédaction de Jazz Magazine sera présentée à l’auditorium de la Médiathèque André Labarrère, le Samedi 10 février à 11 heures (entrée libre)