Tous les quinze jours, le samedi, retrouvez les portraits, petites et grandes histoires des musiciens qui ont marqué le jazz, par Pierre Henri Ardonceau, membre de l’Académie du jazz et collaborateur à Jazz Magazine.
Archives mensuelles : septembre 2023
LES GRANDS NOMS DU JAZZ (2)

LOUIS ARMSTRONG (1901/1971)

Louis Armstrong (père du jazz, star mondiale) est né à la Nouvelle-Orleans, dans une famille pauvre et désunie. Tout jeune, laissé à lui même, il exerce avec débrouillardise beaucoup de petits boulots. Il chante dans les rues. A onze ans après avoir tiré en l’air, une pratique courante lors des soirées festives du nouvel an, il est envoyé dans un foyer pour enfants de couleur abandonnés. Pauvre et black… double malédiction au début du 20ème siècle dans les états du sud des Etats Unis où règne la ségrégation raciale. Mais ce qui aurait pu être une malédiction pour le jeune Louis va se révéler une chance. Car dans la maison d’éducation où il est pensionnaire il apprend à jouer du cornet. Il se révèle très doué sur cet instrument. Plus tard il optera pour la trompette. Dès sa sortie il joue dans les fanfares, dans les bals, dans les cabarets de Storyville (le quartier « chaud » de la Nouvelle Orleans) et il est recruté dans les orchestres des luxueux bateaux à aubes qui remontent le Mississippi. King Oliver star de la trompette dans la capitale de la Louisiane le prend sous son aile.
La fermeture du quartier des plaisirs en 1917 a entrainé l’exode de nombreux musiciens vers Chicago (où les gangsters accueillent à bras ouverts les jazzmen dans leurs luxueux cabarets). King Oliver installé à Chicago depuis quelques années y triomphe avec son « Creole Jazz Band ». Il demande à Armstrong de le rejoindre au début des années 20 et l’intègre dans son orchestre comme deuxième cuivre. Louis s’y révèle très vite brillant et il devient l’attraction du groupe. Il épouse la pianiste de l’orchestre Lil Hardin. Issue de la bourgeoisie noire, Lil est très cultivée. Lorsque Louis est arrivé à Chicago elle l’a trouvé un peu plouc! Elle va le métamorphoser: changement de look, régime amincissant. C’est elle qui va diriger et booster sa carrière pendant quelques années. Elle impulse la création de deux orchestres mythiques dont Louis est la vedette: Les Hot Five et les Hot Seven où Armstrong est mis en valeur. Après la maison d’éducation… Lil fut la deuxième grande chance d’Armstrong.
Il devient aussi tête d’affiche dans les clubs new-yorkais, en multipliant les aller/retours NY/Chicago. Au milieu des années 20 son jeu de trompette devient impressionnant: puissant, original.
En 1927 son solo sur le thème West End Blues est considéré comme un chef d’oeuvre absolu. Pour les historiens du jazz il signe là les véritables débuts du jazz. Pour Maurice André, le très grand trompettiste classique, ce morceau est un « monument » incontournable de la trompette, tous genres confondus. Beaucoup de trompettistes l’ont appris par cœur en tentant de le jouer à la note près.
Entre 1923 et 1930 il participe à plus de 300 enregistrements et tourne beaucoup aux USA. L’ Europe commence aussi à s’intéresser à lui. Le célèbre imprésario français Jacques Canetti, grand découvreur de talents, l’invite à Paris en 1934 et lui trouve de très nombreux engagements. Mais le jeu d’Armstrong, tout en puissance et générosité, abîme gravement ses lèvres, qui saignent après les concerts. Il demande à Canetti d’alléger le nombre de ses prestations. Face au refus de celui-ci, il rompt son contrat et rentre aux USA. Après une période de repos sa carrière repart de plus belle.
Acteur dans des « soundies » (ancêtres des scopitones) et dans de nombreux films, il multiplie aussi, à nouveau, enregistrements et concerts.
Il devient populaire bien au delà du cercle des jazzfans.
Dans les années 50 il forme un sextet qui joue dans le style New Orleans qu’il « revisite ». Ce sextet tourne dans le monde entier. Il devient « ambassadeur » culturel des USA.
Il chante souvent en « scat » : brillantes et surprenantes improvisations vocales à partir d’onomatopées. Sa manière de métamorphoser et de magnifier des chansonnettes a beaucoup contribué à sa célébrité auprès des publics populaires, comme pour C’est si bon ou La vie en rose. Sa version d’Hello Dolly fut un tube mondial.
Sympathique, toujours souriant, drôle. Son humour est souvent surprenant. Lors d’une rencontre avec le pape Paul VI, qui lui demandait s’il avait des enfants, il répondit « Non et pourtant avec mon épouse on s’entraîne tous les soirs ! ».
L. Armstrong est mort à 69 ans. Il a donné des concerts pratiquement jusqu’à la fin de sa vie.
PS:Sur internet de nombreux fichiers audios et vidéos d’Armstrong sont à visionner ou à écouter. Un régal!
PH Ardonceau
21/10/2023 – Biarritz – DORIZ & PASTRE FATHERS And SONS21/10/2023 – Biarritz –
06/10/2023 – Capbreton _PH. CHANGE, CÉLIA MARISSAL ET LE SWINGIN’BAYONNE

Rappel : Tarif normal : 20 € – Jeunes de 12 à 18 ans : 10 € – gratuit pour les moins de 12 ans
Accueil à partir de 20h00 – début du concert 21h – Placement libre
Nous vous rappelons que vous avez la possibilité d’acheter vos billets à l’avance en cliquant sur le lien suivant : https://www.helloasso.com/associations/jazz-partner-s/ et de vous laisser guider jusqu’à la validation du paiement et l’impression du billet ou le téléchargement sur votre téléphone.
Vous n’aurez plus à attendre à l’accueil à l’entrée de la salle et vous pourrez aller directement vous installer, après avoir présenté votre billet.
Sinon, le paiement des billets se fera à l’accueil de la salle, le soir du concert. Pour garantir la fluidité de notre accueil, si vous souhaitez régler par chèque, nous vous invitons à le libeller par avance à l’ordre de Jazz Partner’s. Nous souhaitons limiter le paiement en espèces, même si nous l’acceptons, par souci de sécurité, mais nous n’acceptons pas les cartes bancaires.
Pour celles et ceux qui souhaitent adhérer à notre association : Adhésion 2023 : 20 € – Elle marque votre engagement à nos côtés pour soutenir le monde de la culture, ses artistes et techniciens.
Si des amis souhaitent se joindre à vous, merci de nous indiquer par mail leurs nom et prénom.
A l’issue du concert, une rencontre est prévue à la Salle Océane (à l’étage) pour échanger avec les musiciens et vous désaltérer, si vous le souhaitez, à la buvette prévue à cet effet.
Au plaisir de vous y accueillir,
Chaleureusement
Blandine
Association JAZZ PARTNER’S
5, avenue Bizet
40130 CAPBRETON
06 88 87 13 00
jazz.partners40130@gmail.com
12/10/2023 -Jazz Ocean – Ray Layselle Quintet

Ray Layzelle (UK) Saxo Alto – Patrick Cabon Piano – Omar Akil Little (NYC) Trompette – Laurent Aslanian Contrebasse – Antoine Gastinel Batterie. |
Ray Layzelle choisit le saxophone à 13 ans et obtient une bourse pour The B.R.I.T. Scholl of performing arts à Londres. Il crée son premier quartet et joue au Ronnie Scott’s Jazz Club de Londres.En 2004 il s’installe en France et joue notamment au Duc des Lombarts avec de talentueux musiciens tels qu’Alain Jean-Marie; Diego Imbert; Nicola Sabato; Patrick Cabon.Il nous présentera un quintet de jazz be bop, hard bop, dans la même veine que les formations de Charly Parker ou Cannonball Adderley. |
Soleil des Antilles Avenue Cumba 64210 Bidart Ouverture des portes: 19h30 Concert: 20h30 Restauration simplifiée et boissons sur place. Stationnement rond-point Picard / Jardiland. Entrée: 25€ – par virement IBAN FR 76 1005 7194 5500 0207 2020 195 – par chèque à l’ordre de Jazz Ocean – en espèces, merci de prévoir l’appoint. Pour vous inscrire au concert :je réserve ou téléphoner au 06 64 46 45 20 Bien chaleureusementJean – Claude BarbierPrésident de Jazz Ocean N.B. Nous ne prenons les réservations que pour ce concert. Pour les concerts ultérieurs la réservation n’est ouverte qu’à réception de l’invitation. Merci de votre compréhension. Pour vous désabonner un simple clic |
LES GRANDS NOMS DU JAZZ
Tous les quinze jours, le samedi, retrouvez les portraits, petites et grandes histoires des musiciens qui ont marqué le jazz, par Pierre Henri Ardonceau, membre de l’Académie du jazz et collaborateur à Jazz Magazine.

La Naissance du Jazz

Avec le cinéma et la bande dessinée, le jazz fait partie de ce que les encyclopédies nomment les arts du XXeme siècle.Apparus il y a environ un siècle, tous trois ont été à leur naissance méprisés par les aristocraties intellectuelles conservatrices. Les processus de leur reconnaissance et de leurlégitimation par les élites et les diverses «académies» ont été lents et complexes. Né aux Etats-Unis dans les années 20, le jazz a été longtemps considéré comme « une musique de sauvages écoutée par des dégénérés ». Aux USA certains religieux l’ont exorcisé car c’était à leurs yeux« la musique du diable».
Le jazz est le fruitd’un incroyable métissage, reflet du fameux « melting-pot » américain. Au début des années 1900, la Nouvelle Orléans est un port ouvert surle monde et sur le Mississippi. Dans cette ville festive et cosmopolite, la présence, entre autres, d’un nombre considérable d’« établissements de plaisir » (euphémisme pour « bordels ») et de grands bateaux à aubes offre moult possibilités de travail pour les musiciens, car il faut distraire« clients» et passagers.
De nombreuses musiques animent en permanence cette grande cité : ragtime, percussions africaines, chants d’esclaves, blues, negro_spirituals, gospels, musiques créoles, fanfares (les fameux« brassbands» où règnent les cuivres), opéra, opérettes… Tout en cohabitant au départ, tous ces styles musicaux ont commencé à se «combiner» et, vers 1920, est apparue une toute nouvelle musique (irréductible à ses composantes, qui ont fusionné). Totalement originale. Un jazz archaïque. Préhistorique. Assez mécanique… Ex à Chicago.
Pour des raisons complexes (entre autres: la fermeture complète par les autorités, pendant la première guerre mondiale, du quartier des plaisirs), les musiciens qui le pratiquaient ont été obligés de s’exiler à Chicago. Dans la «capitale du crime», les gangsters (en quelque sorte véritables « mécènes » du jazz naissant !) les ont accueillis dans leurs clubs luxueux. Où ils contournaient alors allègrement les loi de la prohibition…
Le jazz concocté à Chicago va devenir la matrice définitive de cette nouvelle musique, dont les principales caractéristiques vont ensuite perdurer (tout en évoluant) jusqu’à nos jours. Quelles sont-elles? Leswing (un rythme ternaire, organique, loin du binaire lourdaud des fanfares et des marches militaires), l’improvisation, l’individualisation des sonorités instrumentales (chaque jazzman a son propre style) et une couleur harmonique particulière venue du blues (les « bluenotes,,).
Tous les grands noms du jazz qui seront présentés tous les 15 jours dansnos colonnes respectent, chacun à leur manière, ces caractéristiques.
Le jazz a été la « bande-son (concerts, radios, enregistrements, musiques de films), très populaire, des sociétés occidentales pendant les années 30 à 50. En France, il a influencé de nombreux chanteurs comme Charles Trenet, Henri Salvador, Charles Aznavour ou Claude Nougaro… Brassens aussi, jazz fan enthousiaste.
Le jazz est aujourd’hui fortement concurrencé par d’autres formes musicales (souvent ses propres« enfants»)… comme le rock, la soul, le rythm and blues et même le rap (des rappeurs se disent influencés par le jazz). Et pourtant nos lecteurs (mêmes s’ils ne sont pas des jazz fans premium…) découvriront à travers les portraits qui seront publiés, qu’ils connaissent pratiquement tous les patronymes des célèbres jazzmen et jazzwomen que nous avons sélectionnés…
Un peu de leasing, pour vérifier notre assertion. Seront présentés, entre autres: LouisArmstrong, Duke Ellington, Count Basie, Ella Fitzgerald, Django Reinhardt, Lionel Hampton, Charlie Parker, Dizzy Gillespie, Thelenious Monk, Miles Davis, John Coltrane, Ray Charles…
Pierre Henri Ardonceau
Début le 23 septembre avec le« père du jazz », Louis Armstrong.
A lire également
06 Octobre 2023 – Capbreton : Ph. Change, Célia Marissal et le Swingin’Bayonne
« La Trinquette » Jazz club (Villefranche sur Mer)
Un lieu 100% dédié au jazz du jeudi au dimanche soir, une occasion rare d’écouter une musique acoustique vivante, en proximité avec les artistes. Dans une belle synergie. Avec une petite restauration avant les concerts, et un service se terminant à 21h, pour laisser la place aux notes bleues, dans le respect total de ceux qui sont sur scène, sans bruits parasites. Une boîte de jazz où ça swingue, à l’instar de celle chantée par Michel Jonasz. Accessible à prix tout doux, histoire de ne laisser personne en rade à Villefranche. Jean-Charles Vernay, qui a tenu pendant 15 ans ce restaurant hérité de son grand-père, en rêvait, il l’a fait! Avec l’appui de l’association le cercle artistique de la Trinquette.
KEZIAH JONES – Mardi 19 Septembre 2023 –
Concert d’ouverture de saison hors abonnement
KEZIAH JONES
Mardi 19 septembre 2023 à 20h

Né à Lagos (Nigéria), Olufemi Sanyaolu, alias Keziah Jones, est envoyé en Angleterre alors qu’il est âgé de 8 ans. À l’adolescence, la musique devient une véritable passion, rapidement il se met à composer et à chanter . Armé de son talent, il s’illustre dans les pubs londoniens. Délaissant les études au profit de la musique, il se consacre totalement à son art et trouve son propre style, un mélange de funk, blues, folk et de soul qu’il nomme lui-même le« Blufunk ». C’est dans le métro que le directeur artistique, Phil Pickett, le remarque en 1991. Ainsi deux ans plus tard, influencé par des artistes comme Fela, Jimi Hendrix ou encore Prince, il signe l’album : Blufunk is a fact. L’opus qui oscille entre funk et blues acoustique contient notamment le tube planétaire : Rhythm is love.
La Billetterie affiche complet. Si vous ne pouvez pas pas vous rendre au concert, cédez votre place en la proposant (à la vente ou pas) entre particuliers.
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