
Archives mensuelles : décembre 2023
ELLA FIZGERALD
ELLA FITZGERALD, LA REINE DES CHANTEUSES !

ELLA est née en Avril 1918 en Virginie. Elle perd ses parents très jeune et se trouve placée ans un orphelinat de New-York. Elle veut d’abord être danseuse, mais heureusement pour nous, elle choisit le chant et c’est réellement le bon choix, car dès 1934 elle gagne un tournoi d’amateurs à V’APOLLO de Harlem, ce qui lui permet d’être engagée, très vite, dans l’orchestre du fameux batteur CHICK WEBB, qui dirigeait l’orchestre maison et était la vedette du fameux SAVOY BALLROOM, le plus grand dancing du monde sur Lenox Avenue !
Il faut savoir que dans ces années 30, il fallait à chaque grande formation au moins une excellente chanteuse, et un chanteur genre crooner dont la voix sirupeuse avait pour fonction de bouleverser les Dames ! Sans vocaliste, un orchestre ne pouvait prétendre arriver au sommet ! Donc, immédiatement la jeune ELLA, âgée de moins de 20 ans, par son rayonnement propulsa l’orchestre de CHICK WEBB au premier rang. La voici dans une de ses premières apparitions en disque I’LL CHASE THE BLUES AWAY et on ne peut qu’être séduit par la spontanéité et l’allant de cette toute jeune chanteuse, qui fait preuve à chaque instant d’une bien belle assurance. Egalement tout au long de SING ME A SWING SONG AND LET ME DANCE , qui contient de solides breaks de batterie du chef CHICK WEBB.
Dès ses premiers disques avec l’orchestre elle enlève le morceau : sa voix
d’une exceptionnelle fraîcheur ne peut manquer de séduire. Et très vite, elle acquiert une autorité, un rayonnement qui la fera désigner très vite sous l’appellation flatteuse de < Reine du Savoy > ! ll faut dire qu’accompagnée par un tel orchestre elle était mise dans les meilleures conditions pour briller et s’imposer au premier rang des chanteuses de Jazz, place qui fût du reste la sienne, pendant toute sa longue et si riche carrière. Nous allons simplement passer certains de ses meilleurs titres avec l’orchestre de CHICK WEBB, qui fût pour elle un mentor remarquable, s’occupant autant de la mise en place de ses chansons, de son timing, que de ses tenues de scène ! Elle savait d’instinct avoir les inflexions les plus subtiles, mettre I’émotion qui touche par son phrasé, son articulation parfaite, sans parler de son swing de tous les instants. Naturel est bien le mot qui peut résumer la musique d’ELLA, elle chante sans chichis, sans maniérisme, sans affectation, et sa voix fraîche, son ingénuité, ne peuvent que séduire l’auditeur. Maintenant de 1936, un titre notable pour tous, et surtout la chanteuse : A LITTLE BIT LATER ON. Les solos de trompette sont de TAFT JORDAN, ceux de trombone de SANDY WILLIAMS, quant au ténor c’est TED McRAE.
Le rusé CHICK WEBB a compris que sa chanteuse était un atout de première importance pour asseoir la réputation de son orchestre, à tel point que les faces de certaines séances chez Decca, comprenaient toutes des vocaux d’ELLA ! Mieux, il lui donne la vedette dans une séance de Novembre 1936, l’accompagnant avec seulement un petit groupe de ses meilleurs solistes. De ce jour extrayons le beau et irrésistible SHINE ! Le solo de ténor est de TEDDY McRAE.
Rapidement l’association WEBB-FITZGERALD devint l’attraction no 1 auprès des danseurs de < lindy-hop > de Harlem, aucune autre chanteuse ne parvenait à les enthousiasmer comme ELLA le faisait dans ses vocaux. Dès lors les succès se succèdent, et ELLA prend de plus en plus d’assurance sans heureusement perdre cette candeur juvénile qui rend ses premiers disques tellement plaisants, et même touchants à écouter. C’est une belle fleur qui est en train d’éclore dirait le poète, que je ne suis pas !
J’aime le < traitement > qu’elle donne à la vieille rengaine de l’orgue de barbarie intitulée ORGAN GRINDER’S SWING avec un court passage de trombone de SANDY WILLIAMS qui était pour moi, chez les souffleurs, la grande vedette de l’orchestre, avec, et c’est nouveau, quelques petites phrases en scat, style qu’elle développera d’une manière prodigieuse plus tard ! Il en est de même à la fin de JUST A SIMPLE MELODY traité avec grâce et désinvolture.
Nous arrivons en 1937 et les chefs-d’œuvre vont se succéder, un d’entre eux est prémonitoire c’est ROCK IT FOR ME , qu’elle détaille avec une verve irrésistible, allant jusqu’à prononcer en 1937 le mot < rock and roll > !!! Elle dit même :<j’en ai marre des symphonies, oh, rock it for me >!
A partir de 1937 la batterie de CHICK est mieux enregistrée, plus présente et on peut ne rien perdre de ses breaks et relances qui animent l’orchestre ! Enchaînons avec un titre particulièrement enlevé, qui eut en son temps un grand succès, THE DIPSY DOODLE, avec un splendide solo du trombone Sandy Williams et vocal fripon d’ELLA très en voix. Elle crée un swing considérable rien que pars sa manière aisée de distiller, de détailler son texte, encore une fois son articulation parfaite permet de toujours comprendre tout ce qu’elle chante ! Ce qui n’est pas si courant chez beaucoup de ses conscurs. Sa maîtrise vocale ne fait que progresser pour atteindre un niveau sans égal! Ce n’est plus une voix c’est un véritable instrument dont elle se sert avec une sûreté déconcertante. Nous le verrons très en détail, plus loin, lorsqu’elle se mettra à utiliser dans certains morceaux le chant scat avec des variations étourdissantes! Nous arrivons à un titre qui fût un énorme succès tant pour elle que pour l’orchestre, c’est le célèbre A-TISKET,_A-TASKET. Un des disques phares de l’année 1938 aux USA, qui restera indissolublement lié à son nom ! Cette interprétation lui procurera une immense popularité, tant auprès du public noir que du public blanc qui commence à la découvrir,
Autre grand titre qui lui permet d’asseoir sa réputation UNDECIDED thème à la mode dans ces années, que l’on doit à la plume du trompettiste CHARLIE SHAVERS , ne ratez pas les formidables breaks de CHICK à la batterie ! Mais hélas, le magique batteur devait mourir en Juin 1939 ! Courageusement et pendant deux ans, ELLA permet à tout l’orchestre de survivre, car elle en prend la direction, avec l’aide pour la partie musicale, et la mise en place des arrangements du saxo-ténor TED McRAE. Mais CHICK n’étant plus là pour propulser tous ses musiciens, le charme et la qualité de la musique n’y sont plus!
Elle entreprend, alors, une carrière de chanteuse soliste faisant des tournées souvent avec un trio, participant à l’occasion à des concerts du Jazz at the Philarmonic, enregistrant des disques avec des orchestres occasionnels. De cette époque en 1943, elle frappe un grand coup avec le groupe vocal les INK SPOTS. Le titre qui l’installe définitivement au sommet n’est autre que le fameux COW COW BOOGIE.
Devenue une star incontournable, à la technique vocale proche de la
perfection, il est normal qu’on lui ait proposé d’enregistrer des duos avec des partenaires dignes d’elle, tiens avec LOUIS SATCHMO > ARMSTRONG, sa trompette, sa voix irremplaçable, pour un titre où leur complicité fait merveille, CAN _ANYONE EXPLAIN !
En 1946, un disque a eu une importance considérable dans l’orientation de sa carrière, c’est son interprétation de FLYIN HOME . Pourquoi? Simplement parce que pour la première fois elle interprète tout un morceau en vocalises et scat, elle démarre en tournant autour du solo d’ILLINOIS JACQUET et en le phrasant à sa façon et en reprenant, à elle seule, l’arrangement de l’orchestre de LIONEL HAMPTON ! Un tournant, une nouvelle voie s’offre à elle, et on réalise qu’elle se sert de sa voix comme d’un instrument, ce n’est plus une chanteuse, mais un musicien soliste, surtout un saxophoniste qui improvise à longueur de morceaux !! Sa technique vocale est stupéfiante et rien ne lui est impossible. Je l’ai peu connue, mais un jour je lui ai fait la remarque suivante : < On voit que dans vos variations en scat, vous improvisez comme le fait un instrumentiste, notamment un saxo-ténor, ce que vous chantez
évoque un saxophone > ! Elle me répond aussitôt < Oui je suis un ténor, je suis dans ces cas là, Illinois Jacquet !!! >. Son débit, ses inflexions, ses notes tenues, le déroulement de ses solos en vocalises sont vraiment ce que l’on imagine voir sortir du pavillon d’un ténor et un très bon, hein Jean-Baptiste ? Un exemple demandez-vous, fébriles ??? Ecoutez de 1947, à quel point elle est étourdissante dans OH! LADY BE GOOD , connaissez-vous une chanteuse qui peut venir à la cheville d’ELLA ??? Poser la question c’est donner la réponse, personne ne peut offrir une telle palette, quant à son SWING vous venez de l’entendre!
On lui fait enregistrer, sur-enregistrer des ballades de tous les compositeurs blancs, malgré toute sa verve, les thèmes, les arrangements pompiers vont nous permettre de nous éloigner de ces morceaux genre : < bonne nuit, les petits ! > Bien sûr avec son talent elle ne peut rien rater, elle n’est pas ici en cause, mais ce sont les Directeurs dits < Artistiques > que l’on doit maudire!
Nous allons sauter sur l’essentiel, l’étourdissant, l’exaltant, même plus I’INCROYABLE, avec de sacrés potes, DUKE ELLINGTON, son orchestre, ses solistes, des invités comme BEN WEBSTER, RAY NANCE et quand même, il faut le mentionner < mon homme > CAT ANDERSON (pas assez en avant, hélas !) et pas assez longuement, et pas assez souvent !
Tiens, si on se < cognait > d’entrée ce formidable MACK THE KNIFE ??? Remarquez comme elle énerve, rend dingues tous les musiciens avec son SWING dément, elle ne cesse de POUSSER sans cesse de chorus en chorus, avec des changements de tons amenés avec un contrôle, une désinvolture inouïs, et elle en demande sans cesse, elle veut en chanter toujours un (chorus) de plus et clame au bon moment : < one more >, et plus loin : < just one more !!!!!!! Je n’ai qu’un mot que vous partagez, je suis sûr : PUTAIN !
Pour continuer à vous embarquer vers les sommets, voilà du même jour une renversante version de SWEET GEORGIA BROWN , étonnant comme elle s’approprie ce morceau que l’on connaît pourtant par cœur ! Et ses envolées dans le suraigu ? Stupéfiant !
Maintenant, on y va pour le classique de DUKE, IT DON’T MEAN A THING, avec en renfort BEN WEBSTER au ténor, RAY NANCE (vocal) qui dialogue avec elle, et en plus BEN, et l’after-beat du batteur SAM WOODYARD. Quel malheur, dans ce bonheur de 7 minutes, que CAT ANDERSON qui surgit enfin, ne joue pas plus et ne soit pas mieux enregistré, il lançait ses fusées depuis le dernier rang où se tenaient les trompettes ! Oserais-je réécrire : PUTAIN !???
C’est la folie avec un COTTON TAIL pris dans un tempo infernal, au cours
duquel elle dialogue avec le ténor PAUL GONSALVES qui essaie de rejouer ce qu’elle a improvisé. Elle fait preuve là, d’une vivacité, d’une virtuosité inouïe, d’une créativité, d’une joie de vivre, d’un punch, ABSOLUMENT UNIQUES !
De plus cette chanteuse qui plane très haut, au dessus de toutes les autres, était un être délicieux, d’une simplicité déroutante, presque étonnée de recevoir tant d’ovations, de témoignages d’admiration
Un être humain magnifique, quant à la chanteuse, je pense que vous avez
compris, et que vous savez à quoi vous en tenir !!!
Jacques MORGANTINI
Programme 2024 de Jazz Océan
27/01/2024 – MT4 Quartet aux Rencontres Pau Jazz

Ce magnifique quartet conduit par le pianiste et compositeur Marc Tambourindéguy vient nous présenter son dernier projet « Vent du sud« .
Les mélodies accrocheuses, les riches harmonies et improvisations élégantes font la force de cet album, où la musicalité et la complicité l’emportent sur la performance.
Le groupe est composé de :
– Marc Tambourindéguy (Piano, Voix, Compositions),
– Antoine Perrut (Saxophones),
– Laurent Chavoit (Contrebasse),
– Pascal Ségala (Batterie).




« Marc Tambourindéguy, pianiste et leader du groupe MT4, est un amoureux des mélodies. Il le montre une fois de plus avec un nouvel album qu’il a composé avec le coeur d’un romantique nourrit de belles harmonies et l’esprit d’un jazzman attaché aux courants pianistiques d’aujourd’hui.
Pour ce projet, il a convoqué la fine fleur des musiciens de son Sud-Ouest natal, qui comme lui, ont choisi de ne pas céder aux sirènes de la capitale, pour continuer à respirer ce fameux ‘Vent du Sud » que les basques connaissent bien.
Le saxophone d’Antoine Perrut sait se faire charmeur, et la paire rythmique constituée par Laurent Chavoit et Pascal Ségala offrent un support complice aussi délicat qu’efficace.
Loin des modes qui passent et s’usent, voilà le plaisir simple de faire de la musique ensemble avec talent et conviction. »
Philippe Vincent, chroniqueur Jazz Magazine
En savoir plus sur le groupe
Ecouter
Les Grands Noms du Jazz (7)

LIONEL HAMPTON (1908 – 2002)

LIONEL HAMPTON
Le virtuose du vibraphone, maître du swing euphorique.
Tout jeune Lionel Hampton étudie la musique et joue principalement de la batterie, mais aussi du piano. Il déménage souvent, de Louisville à Chicago puis en Californie. Tout en poursuivant ses études dans toutes ces villes, il est recruté par des orchestres locaux de qualité.
Il a 22 ans quand, en 1930, à Los Angeles, Louis Armstrong, déjà star populaire du jazz, le convie comme batteur pour un enregistrement…
« Il y avait un vibraphone qui traînait dans le studio et Louis m’a demandé si je connaissais quelque chose à cet instrument. Par chance, jeune, j’avais pris quelques leçons de xylophone, le grand-père du vibraphone. Il m’a demandé si je pouvais en jouer un peu sur un morceau. Je lui ai dit “bien sûr. Je n’en ai jamais joué, mais c’est le même clavier que celui du xylophone !” ».
Belle intuition de la part d’Armstrong et coup de foudre musical pour Hampton !
Après ce tout premier solo de vibraphone de l’histoire du jazz, Hampton adopte avec enthousiasme l’instrument et va en devenir, très vite, un incroyable virtuose.
Courte note « technique » : le vibraphone est souvent confondu, à tort, avec le xylophone dont les lames sont en bois. Il a été inventé en 1916 et commercialisé seulement en 1922. Le son de ses lames en métal, qui couvrent 3 octaves, vibre grâce à des tubes résonateurs placés sous les lames, frappées avec des mailloches spéciales.
En 1936 pour la prestigieuse revue musicale Down Beat, Hampton est « La révélation de l’année ».
La même année Benny Goodman, clarinettiste blanc surnommé dans les médias américains « The King of Swing », très populaire auprès du grand public (bien au delà donc des jazzfans pointus), le repère. Goodman a alors l’idée, assez incroyable compte tenu de la ségrégation raciale violente régnant aux USA à cette époque, de créer un quartet « mixte », dit multi-racial : deux musiciens blancs et deux musiciens noirs. Tous quatre, grands noms du jazz swing. Lionel Hampton est au vibraphone. Le groupe tourne beaucoup dans tous les Etats-Unis et enregistre de nombreux disques. Ce quartet est une belle réussite musicale et économique. Mais lors des concerts dans le sud des USA les deux musiciens blancs et les deux musiciens afro-américains ne mangent pas et ne dorment pas dans les mêmes établissements ! Les lois racistes locales l’interdisent. Le superbe film « The Green Book » a évoqué ce contexte exécrable. Qui a longtemps perduré.
De 1937 à 1940 Hampton participe à de nombreuses séances d’enregistrements avec moult stars du jazz de l’époque.
En 1940, tournant décisif dans sa carrière, Hampton crée son « big band ». Qui connait un succès immédiat. Succès qui va se perpétuer pendant plusieurs décennies. Il recrute pour les différentes sections du grand orchestre (trompettes, trombones, saxophones), avec une grande intuition, de jeunes musiciens qui vont, pour la plupart, devenir des pointures du jazz. Comme, entre autres, le trompettiste Quincy Jones qui fera une phénoménale carrière après son passage chez Hampton.
Son épouse Gladys (véritable « dragon » selon les jeunes musiciens !), tel un chef d’entreprise à la poigne de fer, a managé, le big band pendant plus de 50 ans. Ainsi libéré des contingences matérielles Hampton a pu se consacrer pleinement à sa musique.
Avec sa grande formation, Hampton a parcouru, tous les grands festivals et toutes les grandes scènes d’Europe, d’Australie, d’Afrique, du Japon, du Moyen-Orient et, bien sûr, des USA. Tout près de nous, Hampton a souvent triomphé à Bordeaux, Marciac et… Pau! Pau, où il a joué et triomphé plusieurs fois.
Tous ceux qui ont assisté à ses concerts en gardent un souvenir inoubliable. Pourquoi?
Car un concert d’Hampton avec son grand orchestre était effectivement un très grand moment. Un show étonnant et torride où, Hampton jouait principalement du vibraphone, de manière vraiment impressionnante, en virtuose exubérant… Mais pas que ! Se souvenant de ses débuts à la batterie, il offrait toujours un solo où il jonglait avec les baguettes de manière spectaculaire, sans perdre le tempo ! Même fort âgé (à presque 90 ans !) il a continué à proposer ce solo de batterie très attendu par le public. Longtemps, tant qu’il a pu accomplir cette performance physique, il sautait même à pieds joints sur un tom basse et jouait en dansant, un solo avec les pieds… Et, spécial bonus, en « live »: de renversants solos de piano joués de manière percussive avec deux doigts !
Hampton est considéré comme un précurseur du Rock And Roll avec ses tubes, très attendus par le public, comme « Flying Home » et « Hey ! Ba ba re bop » ! Sans oublier son mythique « Oh when the saints » où il descendait dans la salle suivi par tous les musiciens de l’orchestre. Dans les années 50 il avait « mis le feu » à l’Olympia de Paris. Que dire de plus ?
Pierre-Henri Ardonceau
30, 31 Aout et 01 septembre 2024 – Stage de Jazz a Tarnos
Du vendredi 30 aout au dimanche 1er septembre 2024
Stage de JAZZ à Tarnos
Ecole de musique de Tarnos
TARNOS – 40220 Place Albert Castets
Pour la 7ème année, Pau Jazz en association avec l’école de musique de Tarnos
organise un stage de jazz ouvert à tous les musiciens ( Claviers, Batterie, guitare, saxophone, clarinette, trompette, trombone, Contrebasse, Basse, flûte etc.. et chant cette nouvelle année) quelque soit le niveau, du simple débutant au plus confirmé.
Stage axé sur la pratique de l’instrument, le swing, le rythme, l’improvisation et la pratique en groupe. Pratique individuelle de l’instrument mais aussi mise formation (trios, quartets etc..).
6 voire 7 professeurs:
– Philippe DUCHEMIN (Pianiste)
– David SALESSE (contrebassiste)
– Antoine GASTINEL (batteur)
– Philippe CHAGNE (Saxophoniste)
– Pascal SEGALA (Guitariste)
– Marina PACOWSKI (Chant)
– D’autres intervenants participeront ponctuellement au stage (dont Arnaud labastie, directeur de l’école de musique de Tarnos).
Inscriptions ouvertes
Nous n’avons pas pu résister nous non plus à l’inflation. Devant le succès grandissant de ce stage nous devons faire appel comme l’an passé à des enseignants occasionnels pour assister les professeurs, cela a un coût. Mais rassurez vous le tarif n’a augmenté cette année que de 30 euros.
Tarif : 280 Euros / stagiaire
– Prix comprenant la prise en charge des 3 jours ainsi que le repas de midi. Le logement et le repas du soir ne sont pas compris.
– Inscription et règlement via formulaire ci dessous. (cliquer)
ATTENTION ! Le nombre d’inscrits sera surement limité afin d’assurer un enseignement de qualité. Nous demandons le versement d’un acompte de 100 € ou de la totalité du montant du stage lors de l’inscription, trop nombreux se sont désistés au dernier moment les années précédentes privant ainsi l’accès à ceux qui étaient sur liste d’attente.

ATTENTION : INSCRIPTIONS CLOSES. Il ne reste plus de places dans les différentes sections.
Contacts :
– PAU JAZZ : contact@paujazz.fr
– Arnaud LABASTIE : 06 12 48 36 94
– François DELANOUE : 06 16 36 08 33
Arnaud LABASTIE
Après une solide formation classique, il découvre le jazz et s’y plonge. L’immersion est totale ! Pianiste et organiste, sa belle technique s’allie à un formidable sens du swing et à une rare capacité de construction de l’improvisation qui va crescendo et fascine. Ses sources : Oscar Peterson, Monty Alexander pour le piano, Wild Bill Davis et Jimmy McGriff pour l’orgue. Pédagogue, il est directeur de l’Ecole Municipale de Musique de Tarnos.
Philippe Duchemin, d’Oscar Peterson à Bach, en passant par Erroll Garner, c’est l’itinéraire de l’un de nos meilleurs pianistes nationaux.
Doué d’un swing exceptionnel, d’une musicalité sans cesse renouvelée, sa virtuosité constitue un must. Son passé musical est éloquent : 10 albums sous son nom et une quarantaine avec d’autres formations. Il s’est aussi produit avec Lionel Hampton, Kenny Clarke, Ray Brown…
Aujourd’hui avec son trio ou formules diverses, il parcourt le monde de concert en concert et souvent en profite pour rendre hommage à son maître, Oscar Peterson.
Philippe Duchemin est, non seulement un grand pianiste, mais aussi un excellent chef d’orchestre !
Il a remporté avec son trio le 1er prix au concours international de Montauban édition 2011, présidé par Monty Alexander.
Présent sur la scène Jazz française depuis 1994, David Salesse s’est formé aux cotés des grands maitres du jazz lors de nombreux stages (Lee Konitz, Bergonzi, Marc Johnson, Kenny Werner…) et a peaufiné sa technique instrumentale auprès de Gildas Boclé et Pierre Boussaguet.
Inspiré par les contrebassistes qui ont marqués l’histoire du Jazz (Ray Brown, Paul Chambers, Sam Jones…), David Salesse s’évertue à développer une ligne de basse solide, d’une grande clarté harmonique et rythmique.
Aujourd’hui, il continue à s’investir dans le groupe de Ronald Baker tout en participant à des projets rendant hommage aux « légendes du Jazz » (hommage à Louis Armstrong, Gene Harris et Basie avec Jean Pierre Derouard, Oscar Peterson avec Philippe Duchemin, Dinah Washington avec China Moses et Raphael Lemonnier).
Antoine GASTINEL
Professeur de percussions au conservatoire à rayonnement régional Maurice Ravel de Bayonne-Côte Basque, il est le batteur incontournable du Sud de l’Aquitaine. Il sait mettre son impressionnante technique au service du swing dans l’accompagnement comme dans les solos. Son jeu reste toujours empreint de sa large culture de l’histoire du jazz et d’une profonde admiration des Maîtres : Jo Jones, Sidney Catlett, Sonny Payne, Buddy Rich, Art Blakey, Anthony Williams…
Après des études de saxophone classique et une licence de musicologie, Philippe Chagne commence sa carrière professionnelle dans les années 80 avec le Podium Europe 1.
Très vite, il s’oriente vers le Jazz et travaille avec Jean-louis Chautemps, Roger Guérin, Claude Bolling, puis Le Grand Orchestre du Splendid. Il accompagne les grands noms du Jazz : Ray Charles, Archie Sheppe, Phil Woods, Benny Carter, Johnny Griffin, Michel Legrand, Wild bill Davis mais aussi de la chanson française auprès de Nino Ferrer, Dee Dee Bridgewater, Michel Leeb, Laurent Gerra…
En 1990, il entre dans l’orchestre franco-catalan « Paris Barcelona » avec lequel il enregistre 4 disques avec notamment Frank Wess, saxophoniste de l’orchestre de COUNT BASIE ou encore l’organiste de l’orchestre de Duke Ellington, Wild Bill Davis. Entre 1991 et 2001, il intègre l’orchestre Super Swing Machine, qui accompagne les plus grands artistes du monde entier, le Big Band de François Laudet, le quatuor Orphéon Celesta et le sextet de Laurence Allison.
En 1998, il crée Take 3, un trio de Jazz qui se produit partout en Europe avec plus de 1000 concerts. Ils enregistreront 5 albums très remarqués pour leur originalité.
En 2003, il est contacté par Laurent Mignard pour collaborer avec le Duke Orchestra au poste de saxophone baryton, avec lequel il se produira dans le monde entier.
Philippe Chagne joue le Saxophone Senzo de Buffet Crampon.

Pascal SEGALA
est né en 1973 à Bordeaux où il fait ses études à l’Université Michel de
Montaigne. Titulaire d’un C.A.P.E.S d’anglais, il a enseigné en collèges et lycées tout en menant en parallèle de nombreuses activités de musicien semi-professionnel. D’abord batteur-percussionniste puis guitariste classique, il se consacre à la guitare jazz en autodidacte passionné. De concerts en festivals en passant par des masterclasses, des rencontres déterminantes viennent jalonner son parcours : Oscar Peterson, Lorne Lofsky, Joe Diorio, Pat Metheny, Larry Grenadier…Installé depuis plusieurs années sur la côte basque, il s’est lié d’une amitié d’abord guitaristique puis humaine avec les deux enfants du pays, devenus incontournables sur les scènes internationales : Jean-Marie Ecay et Sylvain Luc.
Entre 2008 et 2015, par l’intermédiaire de son ami le musicologue Ludovic Florin, il devient un collaborateur régulier de la revue Jazz Magazine/Jazzman. Chroniqueur de CD, il est surtout sollicité pour son expérience de musicien et son bilinguisme français-anglais, bien commode pour réaliser des interviews de qualité avec des musiciens anglophones. Spécialisé « guitaristes », il a ainsi pu interviewer Jim Hall, Pat Metheny, Lionel Louéké, Julian Lage, Ulf Wakenius, Nelson Veras, mais aussi le pianiste Roger Kellaway, les saxophonistes Joe Lovano et Rudresh Mahanthappa, le contrebassite John Patitucci ainsi que les batteurs Joe LaBarbera et Brian Blade. Il est l’un des coauteurs d’une biographie de Pat Metheny parue en 2017 aux éditions du Layeur.
Il est professeur de guitare moderne en Musiques Actuelles à l’Atabal de Biarritz, a donné des cours d’improvisation jazz et dirigé des ateliers et un Big Band au conservatoire de Dax. Pascal Ségala partage actuellement sa carrière entre l’enseignement et la scène, en tant que guitariste, batteur et également bassiste.

Marina PACOWSKI
est née à Biarritz en France. Elle est pianiste concertiste, titulaire de nombreux prix musicaux, et mène une double carrière de chanteuse de jazz, pour laquelle elle a reçu aux États-Unis/ Los Angeles, un Jazz Excellence Award en 2021 ( JEXA awards 2021).
Marina Pacowski mène une carrière internationale. En tant que pianiste, elle s’est produite en France, Italie, Espagne, Allemagne, Pays-Bas, Belgique, Mexique, ainsi qu’aux États-Unis.
Amoureuse de la musique de chambre et accompagnatrice recherchée, elle a été récompensée « Best Music Collaborative » par l’ISB, International Society of Bassists aux USA aux côtés d’une légende vivante de l’ère be-bop, la chanteuse Sheila Jordan en 2017.
Marina Pacowski se produit régulièrement dans des festivals, participe à des jurys, et enseigne des master classes de piano ou d’improvisation au chant.
Des compositeurs écrivent pour elle, Peio Çabalette, Bernard Salles, ainsi que le compositeur américain Frank Proto; sous la direction artistique de ce dernier, elle vient d’enregistrer un CD aux États Unis, avec l’Orchestre Symphonique de Cincinnati, disponible sous le label Red Mark et sur les plateformes digitales.
Marina Pacowski est une enseignante passionnée, professeur depuis plus de 20 ans au conservatoire de musique « Maurice Ravel » à Bayonne France. Nombreux parmi ses élèves sont désormais des musiciens professionnels à la carrière accomplie.
Installée depuis 5 ans aux USA à Los Angeles, elle y enseigne, joue dans de nombreux contextes et participe à des broadcasts.
Elle a été nommée Musicienne En Résidence à la Philosophical Research Society de Los Angeles, où elle a créé une série de concerts-lecture éclectiques: « Spirit and Music ».
En tant que chanteuse de jazz, Marina Pacowski s’illustre dans l’improvisation et le scat, qu’elle pratique depuis son adolescence. Elle s’est produite dans les principales salles de concerts à Los Angeles, et des lieux de légende tels que: « The Jazz Bakery », « The Lighthouse Cafe » (La-La-Land) ou Catalina Jazz Club, où elle a participé à l’hommage au guitariste Kenny Burrell en tant que chanteuse invitée, aux côtés d’artistes comme la chanteuse Tierney Sutton.
POUR PRÉPARER LE STAGE
PARTITIONS A TELECHARGER et à regarder voire travailler pour le stage.
La tonalité des morceaux a été choisie en fonction de la tessiture des chanteuses, elle ne correspond donc, pas toujours à la tonalité originale.
Choisissez pour chaque morceau la partition correspondant à votre instrument.
– Soit partition unique pour vocal, piano, guitare et basse
– Soit partition pour Ténor sax (ou trompette)
– Soit partition pour Alto sax

Blue Moon
Sax Alto
Sax Tenor
Piano -Guitare – Basse
Chant
Centerpiece
Sax Alto
Sax Tenor
Piano -Guitare – Basse
Chant
A écouter ici sur Youtube
Fly Me To The Moon
Sax Alto
Sax Tenor
Piano -Guitare – Basse
Chant
It Don’t Mean a Thing
Sax Alto
Sax Tenor
Piano -Guitare – Basse
Chant
Lady Be Good
Sax Alto
Sax Tenor
Piano -Guitare – Basse
Chant
Night and Day
20/01/2024 – Julien Brunetaud et Malo Mazurie – Biarritz
LES GRANDS NOMS DU JAZZ (6)

COUNT BASIE (1904/1984)

ATOMIC Mr BASIE !
Un des disques les plus célèbres de Count Basie (sorti en 1958) s’intitule « The Atomic Mister Basie ». La plupart des thèmes de cet album sont joués sur des tempos ultra-rapides. Véritablement « explosifs » !
En France le grand public va découvrir le nom de Count Basie, paradoxalement, avec une mélodie voluptueuse, jouée sur un tempo ultra lent, « Lil Darlin », le douzième et dernier morceau du 33t. En 1961 Henri Salvador en donne une superbe et langoureuse adaptation : « Tous les matins quand j’sors du lit/Je mets un disque de Count Basie/Il ne m’en faut pas davantage/Pour m’enlever tous mes soucis/Juste un p’tit disque de Count Basie/Un bon p’tit disque de Count Basie/ Basie! Oui! ». Les paroles françaises sont signées Frank Ténot et Daniel Filipacchi, les animateurs de la mythique émission d’Europe 1: « Pour ceux qui aiment le jazz » !
C’est donc grâce à Salvador, ultra populaire dans les années 60, que le patronyme de William Basie dit Count, est devenu connu dans l’hexagone. Bien au delà du tout petit monde des jazzfans premium français. Mais, dans le monde entier, les passionnés de jazz, et ce, depuis la fin des années 30, considéraient déjà Count Basie comme un très grand nom du jazz. Rival de Duke Ellington. Rivalité très amicale puisque les deux grands orchestres enregistrèrent même ensemble en 1961 un assez incroyable disque « The Count rencontre The Duke » ! Basie et Ellington : deux talentueux pianistes et chefs d’orchestre, reconnus unanimement comme deux très grands maîtres du jazz swing.
Le parcours de Basie est singulier. Dans les années 20 il vit à Harlem, haut lieu du jazz naissant. Il y fréquente des grands pianistes (comme Fats Waller) et écoute leurs conseils… Mais sa carrière va décoller lorsqu’il décide de s’installer à Kansas City en 1928. S’il est bien connu et incontestable que La Nouvelle Orléans, Chicago et New York ont joué une rôle capital dans la naissance et le développement de la musique de jazz, la place de Kansas City dans l’histoire de la musique afro-américaine est moins notoire. Pourtant cette grande cité/carrefour située au centre des USA, sur la route entre New-Orleans et Chicago, connue au début du XXème siècle pour sa vie nocturne effrénée, est dans les années 30 le théâtre d’une intense activité musicale créative. Clubs et salles de concerts y sont fort nombreux et programment beaucoup d’orchestres de qualité. La ville devient laboratoire et vitrine de la musique noire en évolution. Le jazz dit « de Kansas City », y apparaît. C’est le middle jazz : le jazz du milieu ! Entre le jazz nouvelle-orléans né au milieu des années 20 et le jazz moderne à venir, dans les années 40.
La spécialité de Kansas City ce sont les jam-sessions (jam=mélange !), décrites par les historiens du jazz comme homériques et marathonesques. Les jams sont les moments où s’affrontent, se défient et se mélangent, jusqu’à l’aube, après le « travail ordinaire », les musiciens de différents orchestres programmés en ville ou de passage… En quelque sorte l’« after work » de l’époque !
Count Basie s’intègre progressivement à plusieurs orchestres novateurs de Kansas-City et devient très recherché pour ses qualités d’accompagnateur et de soliste. La mort du leader du grand orchestre dans lequel il joue l’amène à le remplacer puis à créer son propre grand orchestre, pour lequel il recrute moult talentueux saxophonistes « velus ». Un saxophoniste « velu », spécialité de Kansas City, a un gros son chaleureux, puissant, très « hot »… Impressionnant. Basie en emploiera pendant toute sa carrière. Mais il est très ouvert et il utilisera aussi des saxophonistes au jeu plus « cool ». Comme son ami le célèbre saxophoniste Lester Young au son « détimbré », et au vibrato léger. Basie jouera subtilement des contrastes entre ses différents saxophonistes « hot » et « cool »…
Etonnant : le guitariste Freddie Green, véritable métronome humain jouera, indéfectiblement, aux côtés de Count. Hyper efficace pour assurer le bon tempo de l’orchestre. Sans jamais prendre de solos !
Jusqu’à la fin de sa vie Basie se produira avec ses big bands, magnifiques « usines à swing ». Dont une des spécialités était l’utilisation massive, dans les arrangements, de riffs. Le riff est une courte phrase mélodico-rythmique, jouée plusieurs fois d’affilée… Hyper swinguante.
Au piano Count jouait d’une manière très économe. Mais spectaculaire… Avec deux doigts et 3 notes ultra simples, « clinq, clinq, clinq », Count offrait plus de musique que certains virtuoses « speedés » du clavier !
Pierre-Henri Ardonceau
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