LE STYLE BOOGIE-WOOGIE

morgantini02 Le style boogie-woogie est une manière très ancienne de jouer le blues au piano, notamment sur tempo moyen, ou vif !
Le « boogie-woogie » date des premiers temps du jazz. Ce nom apparaît pour la première fois sur un disque de 1928 enregistré par le pianiste Pinetop Smith, c’est le fameux Pinetop’s Boogie-Woogie qui sera une référence pour de nombreux autres pianistes (broyeurs de touches !).
Le style « boogie-woogie » se caractérise par l’utilisation d’une main gauche robuste jouant avec dynamisme, mais aussi souplesse des figures de basses très mobiles, en général de 8 notes par mesures. Il y a même des basses à 6 notes à la mesure et chaque pianiste a ses « formules » favorites de basses.
Sur ce rythme puissant et régulier, le pianiste avec sa main droite improvise une mélodie souvent simple, percutantes, consistant généralement en petites phrases courtes ( des « riffs ») répétées longuement et venant tantôt contrecarrer, tantôt s’allier à la partie de basse. De cette coexistence entre les deux mains jouant chacune une partie distincte et autonome, le bon pianiste de boogie en les rendant complémentaires, peut en tirer un parti remarquable. Une vie rythmique et mélodique intense se dégage des meilleurs solos de boogie qui atteignent alors un swing extraordinaire. Cela impose une indépendance des deux mains qui est tout à fait exceptionnelle. Disons tout de suite que les Maîtres de ce style sont Pinetop Smith, Pete Johnson, Albert Ammons, Jay McShann, Lloyd Glenn, Memphis Slim, Big Maceo, Willie Mabon, Sammy Price, Jimmy Yancey,…
A l’origine, il semble que les pianistes de blues devaient tout faire dans les petits bistrots (les « barrelhouses ») qui les employaient. Bien sûr, ils devaient jouer pour les auditeurs, mais aussi et surtout : faire danser. Ces établissements, oh combien modestes, ne pouvaient offrir au pianiste des accompagnateurs (bassistes, drummers,..) pour étoffer la pulsation, et celui-ci devait être un véritable « homme-orchestre », tout à la fois pianiste, chanteur, bassiste et batteur !
En examinant et démontant le jeu d’un pianiste de boogie, on peut déceler plusieurs composants, qui tous, évoquent le rôle dévolu à certains instruments au sein d’un orchestre de jazz. On peut ainsi identifier aisément :

  • – un aspect batterie : par la régularité et le dynamisme rythmique avec lesquels la partie de main gauche est exécutée.
  • – Un aspect contrebasse : par les notes choisies pour les figues de basses exécutées dans le grave du clavier
  • – Un aspect instrument mélodique : grâce à la main droite qui brode sur ce fond rythmique et harmonique mouvant, la mélodie ou le contre-chant !

Pour de grands boogies ? Punch et souplesse doivent être au rendez-vous !

Jacques MORGANTINI

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